Wednesday, November 5, 2014

Inédit : des rappeurs mauritaniens dénoncent la corruption au sommet de l’Etat





« Celui qui ne peut offrir une éducation convenable à son fils ne peut prétendre construire un Etat » ;  « Il interdit aux simples gens mais s’autorise tout à lui-même» ; « seuls ses proches, ses parents ou ses laudateurs profitent des largesses de son régime », « les routes, les projets de l’Etat, les Appels d’offre, sont l’apanage de ses propres hommes d’affaires » « les autres, les pauvres, les démunis peuvent toujours crever… ».


Ce sont là quelques extraits des paroles du nouveau tube du groupe de Rap mauritanien, Awlad leblad que nous avons reçu sur le site de l’OBAMA  de la part d’un correspondant anonyme. La décision de rendre public ce tube est entièrement assumée par les animateurs de l’OBAMA. La motivation de cette publication tien à la parfaite adéquation des paroles de ce morceau de musique contemporaine avec la situation que vit notre pays, particulièrement depuis la dernière parodie d’élection.
En effet, il n’a échappé à personne que Ould Abdel Aziz avait nommé, à la surprise générale, Monsieur Yahya Ould Haddemine, au poste de premier ministre. Ceux qui ont cherché dans cette nomination une quelconque signification politique en ont eu pour leurs frais. La logique de cette nomination ne peut, en effet, être très éloignée des ressorts habituels qui actionnent   la mécanique présidentielle…l’argent, l’argent et encore l’argent.

Pour s’en convaincre, il suffit de revisiter le curriculum vitae du nouveau premier ministre pour se rendre compte que Ould Haddemin ne pouvait être lâché dans la nature par Ould Abdel Aziz tellement il doit en savoir sur les mécanismes de drainage de l’argent public vers la cagnotte présidentielle. Ce « bébé Aziz », couvé et protégé par l’actuel locataire de Palais présidentiel, est une véritable pince à fric entre les mains de son maître.



Yahya Ould Haddemin fit ses premières armes au "Service  Achats" de la SNIM (1985-1988) puis comme directeur de la SAFA (filiale de la SNIM, 1989-2003) puis encore comme directeur de la très juteuses ATTM (filiale de la SNIM, 2003-2011). L’ATTM, société d’Etat chargée de l’Assainissement, du Transport, des Travaux et de la Maintenance, concentre tous les centres d’intérêts du président de la République. Actuellement en état de mort clinique après que les proches du chef de l’Etat ont organisé sa faillite, l’ATTM fut, pendant les premières années du règne d’Ould Abdel Aziz, la vache à lait et la poule aux œufs d’or de la junte militaire qui venait de prendre le pouvoir.

Le système adopté était relativement primaire. Aziz faisait l’acquisition, par l’intermédiaire de prête-noms,  d’une flotte de camions de chantier et autres engins de terrassement. Après avoir remporté les marchés publics, ATTM loue les camions présidentiels. Un banal jeu de surfacturation amorce la pompe à fric vers les comptes du chef de l’Etat et de ses représentants. Pour maquiller l’ensemble, ATTM fait certifier ses comptes par des experts comptables aux services tarifés. Mais, en 2012, lors d’un audite mené par un bureau d’études français indépendant, le pot aux roses est découvert : Yahya Ould Haddemine peine à justifier un trou de 8 milliards d’ouguiyas, imputable à la période 2009-2011.
Devant la découverte de ce trou béant dans la comptabilité de l’ATTM, les plus naïfs crurent en la mise en disgrâce de Ould Haddemine. Non seulement, le Directeur de l’ATTM ne fut pas inquiété mais son protecteur et commanditaire ordonna l’arrêt de l’audit et décida de promouvoir son poulain à  la tête du super ministère de l’Équipement et du Transport qui est  une sorte de super ATTM que le nouveau ministre aménagera en coordination avec son mentor pour porter le détournement des deniers publics à l’échelle industrielle. Ce ne sont plus les quelques dizaines de kilomètres de rues bitumées à Nouakchott ou à Nouadhibou qui intéressent nos dirigeants mais le schéma national de désenclavement du pays avec ses routes et autres chantiers d’aménagement et d’équipements en tous genres. Et puis il y a le secteur du transport. La compagnie aérienne, l’aéroport de Nouakchott avec  son montage rocambolesque (session des terrains de l’actuel aéroport et de la réserve foncière de la ceinture verte de Nouakchott), ses rallonges de financement (15 millions de dollars) payées par la SNIM rubis sur ongle et, cerise sur le gâteau, les « avions fantômes » made in Mauritania.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi Ould Abdel Aziz ne pouvait se passer de Yahya Ould Haddemin : ATTM, Ministère de l’Equipement et du Transport puis Premier Ministre ; une ascension irrésistible qui a dû s’accompagner d’une sophistication continue des méthodes de détournement des deniers publics.

Dans leur langage à eux et avec les mots qui sont les leurs, les jeunes rappeurs de Awlad Leblad dépeignent la décomposition de l’Etat mauritanien sous les yeux impuissants des citoyens. 

OBAMA remercie les personnes anonymes qui lui font parvenir de tels documents. Nous en avons encore sous le coude. Par exemple, les documents prouvant l’utilisation des fichiers de l’état civil, sous la houlette du cousin  M'rabih Ould Elwely, pour créer des identités fictives afin d’acquérir, en leur nom, des terrains et biens immobiliers indus. Nous les publierons le moment venus.

En attendant, nous relançons un vibrant appel aux fonctionnaires, aux employés des ministères, aux citoyens témoins de tels ou tels abus de nous faire parvenir toute donnée susceptible de nous aider à instruire le procès des pilleurs de nos richesses, profiteurs de notre crédulité et abuseurs de notre confiance.
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« les autres, les pauvres, les démunis peuvent toujours crever… ». comme disent les chansonniers…
Cliquez ici pour écouter. (si le clip ne démarre pas, copier l'url du lien dans un autre navigateur).

Saturday, June 7, 2014

Scandale des avions fantômes (…et c’est Aziz qui s’enrichit !)



Scandale des avions fantômes
(…et c’est Aziz qui s’enrichit !)

Comme nous vous l’avions promis à l’OBAMA (Observatoire des Biens et Avoirs Mal Acquis), nous commençons notre série d’articles sur les grands scandales en cours ou déjà consommés qui émaillent le règne de l’actuel chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Comme vous le verrez, le système, maintenant bien rodé, verse vers un but unique et bien affiché à savoir l’enrichissement personnel du Chef de l’Etat.
Le 17 janvier 2013, l’Etat mauritanien, représenté par le Ministre des Finances répondant aux instructions du Chef de l’Etat, a versé un peu plus de deux milliards de nos ouguiyas (soit 7 095 000 USD) à la Mauritanian Development Corporation (MDC), société écran qui n’a d’existence que le nom ou les comptes de quelques intermédiaires qui se jettent, tels des affluents secondaires, dans le lit principal du compte bancaire personnel du Président de la République.
Ce montant représente une avance de 30% sur une commande présumée  de 10 petits avions de marque Lancair (quatre places), livrables le 30 décembre 2014. Cette commande serait une marque d’encouragement faite à l’entreprise américano-mauritanienne (MDC) pour monter une usine d’assemblage de ces avions à Nouakchott.
La commande concerne 4 avions de type G.83/Lancair Corvette 2012 (2 100 000 USD), 1 avion de type G.83/Lancair Diesel 2012 (550 000 USD) et 5 aéronefs de type G.83/Lancair Evolution 2012 (21 100 000 USD). Un terrain de quelques dizaines d’hectares, situé à proximité du nouvel aéroport de Nouakchott, a été attribué, en Conseil de Ministre, à la dite MDC.
Aujourd’hui, 7 mois avant la date supposée de livraison des 10 aéronefs et 17 mois après la signature du contrat d’achat et l’encaissement des 2 milliards d’ouguiyas, pas la queue du premier petit avion ni la moindre trace de MDC n’a affleuré du terrain à partir duquel devraient s’envoler, à un rythme soutenu, les petits Lancair  « made in Mauritania ».

Nous avons, à l’OBAMA, pu mettre la main sur une copie du contrat d’achat (voir facsimilé) des Lancairs et obtenu quelques détails sur le montage de cette entreprise de détournement des biens publics mauritaniens, emblématique de certains rouages du système Aziz.

  1. L’affaire concerne un engagement des finances publiques mauritaniennes à hauteur de plus de 7 milliards d’ouguiyas (23 650 000 USD) sans qu’aucune procédure de dépense de l’argent public n’ait été  respectée (pas d’appel d’offre);
  2.  Le détournement de deniers publics que constitue cette affaire est doublé d’une opération de surfacturation manifeste et grossière. Pour s’en convaincre, il nous a suffi de deux clics pour vérifier les prix catalogue de l’un des aéronefs proposés, le Lancair Evolution 2012, par exemple. Cet appareil est proposé à 1 450 000 USD sur internet (voir document) alors que le contrat d’achat le met à 21 100 000 USD pour les 5, soit 4 220 000 USD l’unité (4 fois plus cher !);
  3.  Pour mener à bien un tel montage, Aziz a actionné les hommes-liges qu’il a placés aux différents rouages de l’Etat. C’est l’Ambassadeur de Mauritanie aux USA, Ould Ahaicen, qui a déniché les fameux intermédiaires américains dont Tom Gibson, ancien conseiller de l’ex-président américain, Ronald Reagan;

Aziz ne semble donc plus s’embarrasser des formes pour piller les caisses de l’Etat mauritanien. Ce qui semble plus surprenant c’est le semblant de confiance que  continuent à placer en lui certaines institutions internationales même si certaines d’entre elles commencent à être un peu plus regardantes avant de prêter à l’Etat mauritanien ou de lui faire un don.
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Updated: 3/5/2014 2:44:00 PM