« Celui qui ne peut offrir une
éducation convenable à son fils ne peut prétendre construire un
Etat » ; « Il interdit aux simples gens mais s’autorise
tout à lui-même» ; « seuls ses proches, ses parents ou ses
laudateurs profitent des largesses de son régime », « les routes, les
projets de l’Etat, les Appels d’offre, sont l’apanage de ses propres hommes
d’affaires » « les autres, les pauvres, les démunis peuvent toujours
crever… ».
Ce sont là quelques extraits des paroles du
nouveau tube du groupe de Rap mauritanien, Awlad leblad que nous avons reçu sur
le site de l’OBAMA de la part d’un correspondant anonyme. La décision de
rendre public ce tube est entièrement assumée par les animateurs de l’OBAMA. La
motivation de cette publication tien à la parfaite adéquation des paroles de ce
morceau de musique contemporaine avec la situation que vit notre pays,
particulièrement depuis la dernière parodie d’élection.
En effet, il n’a échappé à personne que Ould
Abdel Aziz avait nommé, à la surprise générale, Monsieur Yahya Ould Haddemine,
au poste de premier ministre. Ceux qui ont cherché dans cette nomination une
quelconque signification politique en ont eu pour leurs frais. La logique de
cette nomination ne peut, en effet, être très éloignée des ressorts habituels
qui actionnent la mécanique présidentielle…l’argent, l’argent
et encore l’argent.
Pour s’en convaincre, il suffit de revisiter le
curriculum vitae du nouveau premier ministre pour se rendre compte que Ould
Haddemin ne pouvait être lâché dans la nature par Ould Abdel Aziz tellement il
doit en savoir sur les mécanismes de drainage de l’argent public vers la
cagnotte présidentielle. Ce « bébé Aziz », couvé et protégé par
l’actuel locataire de Palais présidentiel, est une véritable pince à fric entre
les mains de son maître.
Yahya Ould Haddemin fit ses premières armes au
"Service Achats" de la SNIM (1985-1988) puis comme directeur de
la SAFA (filiale de la SNIM, 1989-2003) puis encore comme directeur de la très
juteuses ATTM (filiale de la SNIM, 2003-2011). L’ATTM, société d’Etat chargée
de l’Assainissement, du Transport, des Travaux et de la Maintenance, concentre
tous les centres d’intérêts du président de la République. Actuellement en état
de mort clinique après que les proches du chef de l’Etat ont organisé sa
faillite, l’ATTM fut, pendant les premières années du règne d’Ould Abdel Aziz,
la vache à lait et la poule aux œufs d’or de la junte militaire qui venait de
prendre le pouvoir.
Le système adopté était relativement primaire. Aziz
faisait l’acquisition, par l’intermédiaire de prête-noms, d’une flotte de camions de chantier et autres
engins de terrassement. Après avoir remporté les marchés publics, ATTM loue les
camions présidentiels. Un banal jeu de surfacturation amorce la pompe à fric
vers les comptes du chef de l’Etat et de ses représentants. Pour maquiller l’ensemble,
ATTM fait certifier ses comptes par des experts comptables aux services
tarifés. Mais, en 2012, lors d’un audite mené par un bureau d’études français indépendant,
le pot aux roses est découvert : Yahya Ould Haddemine peine à justifier un
trou de 8 milliards d’ouguiyas, imputable à la période 2009-2011.
Devant la découverte de ce trou béant dans la
comptabilité de l’ATTM, les plus naïfs crurent en la mise en disgrâce de Ould
Haddemine. Non seulement, le Directeur de l’ATTM ne fut pas inquiété mais son
protecteur et commanditaire ordonna l’arrêt de l’audit et décida de promouvoir
son poulain à la tête du super ministère
de l’Équipement et du Transport qui est une sorte de super ATTM que le
nouveau ministre aménagera en coordination avec son mentor pour porter le
détournement des deniers publics à l’échelle industrielle. Ce ne sont plus les
quelques dizaines de kilomètres de rues bitumées à Nouakchott ou à Nouadhibou
qui intéressent nos dirigeants mais le schéma national de désenclavement du
pays avec ses routes et autres chantiers d’aménagement et d’équipements en tous
genres. Et puis il y a le secteur du transport. La compagnie aérienne,
l’aéroport de Nouakchott avec son montage rocambolesque (session des
terrains de l’actuel aéroport et de la réserve foncière de la ceinture verte de
Nouakchott), ses rallonges de financement (15 millions de dollars) payées par
la SNIM rubis sur ongle et, cerise sur le gâteau, les « avions
fantômes » made in Mauritania.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi Ould Abdel
Aziz ne pouvait se passer de Yahya Ould Haddemin : ATTM, Ministère de
l’Equipement et du Transport puis Premier Ministre ; une ascension
irrésistible qui a dû s’accompagner d’une sophistication continue des méthodes
de détournement des deniers publics.
Dans leur langage à eux et avec les mots qui sont
les leurs, les jeunes rappeurs de Awlad Leblad dépeignent la décomposition de
l’Etat mauritanien sous les yeux impuissants des citoyens.
OBAMA remercie les personnes anonymes qui lui font
parvenir de tels documents. Nous en avons encore sous le coude. Par exemple, les documents prouvant l’utilisation des
fichiers de l’état civil, sous la houlette du cousin M'rabih Ould Elwely, pour créer des identités fictives afin d’acquérir, en
leur nom, des terrains et biens immobiliers indus. Nous les publierons le moment venus.
En attendant, nous relançons un vibrant appel aux fonctionnaires, aux employés des ministères, aux citoyens témoins de tels ou tels abus de nous faire parvenir toute donnée susceptible de nous aider à instruire le procès des pilleurs de nos richesses, profiteurs de notre crédulité et abuseurs de notre confiance.
.En attendant, nous relançons un vibrant appel aux fonctionnaires, aux employés des ministères, aux citoyens témoins de tels ou tels abus de nous faire parvenir toute donnée susceptible de nous aider à instruire le procès des pilleurs de nos richesses, profiteurs de notre crédulité et abuseurs de notre confiance.
« les autres, les pauvres, les démunis peuvent toujours
crever… ». comme disent les chansonniers…
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